Intervention du maire, Eric Fournier, à l’AG de l’ARVAC le 11 août 2021
Eric Fournier, président de la Communauté de Communes, a exposé les conditions dans lesquelles la vallée a dû faire face aux difficultés de l’année 2020, profondément marquée par l’épidémie de COVID. Il a détaillé la situation financière de la commune et abordé les évolutions indispensables liées à la transition climatique ; ceci impactera fortement le PLU dont la modification est engagée, avec notamment la réduction d’au moins 50% des m² constructibles. Il a également évoqué l’évolution des impôts locaux et répondu à quelques questions ponctuelles des participants.
« La crise sanitaire a évidemment largement impacté le quotidien tant au niveau économique, financier, social qu’à celui des politiques publiques soumises aussi à de fortes contraintes. Le manque à gagner financier (taxes sur les remontées mécaniques, redevance transport dans le cadre de la DSP par la Cie du Mont Blanc) peut être évalué à 3M€, compensé par l’Etat mais seulement partiellement. Et l’année 2022 s’annonce aussi comme très dégradée. Nos finances étant saines, nous ne sommes pas vraiment inquiets car notre politique des dix dernières années avec un désendettement important (- 36 %) a permis la constitution d’une réserve qui nous permet de passer la crise. Mais, en outre, même en cette période nous nous devons de continuer à nous adapter, en adéquation avec l’évolution du contexte climatique :
- en redéfinissant notre stratégie touristique à la fois vis-à-vis des résidents, des courts séjours et des excursionnistes, le tourisme d’excursion étant le plus difficile à gérer nécessitant des concertations avec les parties prenantes (régulation de flux, zone à faible émission…).
- par accélération des éléments de transition écologique et énergétique avec de nouvelles opportunités de financement pour les rénovations, les opérations de transition ou d’évolution du tissu touristique. Le changement climatique dans la vallée est 2 à 2,5 fois plus important que dans le reste du pays, nous obligeant à tirer les conséquences de la hausse des précipitations, de la transformation de la faune, de la flore et de la biodiversité. Nous sommes bien placés en production d’énergie non renouvelable (ENR) grâce à l’hydro-énergie et au «bois-énergie» et nous sommes même exportateurs nets ; nous développons aussi la production par bio-masse et méthanisation. En revanche, la rénovation des bâtiments laisse à désirer, surtout pour les constructions individuelles, et avance beaucoup trop lentement.
En matière de transport, il faut encore continuer à améliorer la dorsale ferroviaire, ce sui suppose de trouver une solution de financement (jusqu’à présent, celui-ci a été couvert à 60% par la collectivité et à 40 % par le Cie du Mont Blanc). Ce sera une priorité de l’année.
Au sujet du foncier, je vais aborder un thème qui vous préoccupe, à savoir : le maire de Chamonix est-il CONTRE les résidents secondaires ? Je peux affirmer que je n’ai jamais prononcé ce mot. En revanche, nous sommes sur le point de réviser profondément notre «Document d’Urbanisme» qui va être proposé, pour les 10 ans à venir, avec une réduction de 50 à 60 % des droits à construire résiduels. Et pour les 40 % restant, je souhaite qu’il y ait un rééquilibrage au profit des résidents principaux. Ceci ne remet pas en cause la place des résidents secondaires dans la vallée ni leur rôle mais vous ne pouvez pas d’un côté me mettre la pression pour que je préserve le paysage, empêche les constructions laides ou excessives - position que je partage très souvent - et d’un autre côté me demander de laisser faire le marché sur les terrains constructibles, laisser la spéculation se développer, continuer à laisser les salariés permanents être obligés de s’installer à Sallanches, à Passy alors que leur travail est ici. Je propose donc qu’on connaisse une pause dans ce domaine et que les terrains qui restent à construire soient diminués de moitié. Ce n’est pas une solution de facilité, et pour que les résidents permanents puissent trouver des logements à acquérir, il faut rééquilibrer les possibilités en leur faveur. Il est donc impératif de retrouver un équilibre qui est en train d’être renversé ; en effet les transactions immobilières sont toujours nombreuses, le COVID ne ralentit rien dans ce domaine, les appréciations des spécialistes de l’immobilier sont très favorables à Chamonix, les prix sont bien orientés, investir dans la vallée est considéré comme une opportunité à saisir et tout ceci alimente une bulle collective. Pour tous les résidents, qu’ils soient permanents ou secondaires, il y a intérêt à calmer le jeu et ralentir le rythme. Je m’engage ainsi à proposer un nouveau PLU où il y aura une diminution très significative des droits à construire. Ce que je vise c’est lutter contre les démarches spéculatives alors que la distinction résidents permanents/résidents secondaires devient de plus en plus caduque avec le télétravail notamment. Et c’est à tous ces résidents que je demande de nous aider à trouver l’équilibre souhaitable. En revanche, je n’ai plus envie d’être tolérant vis-à-vis d’investissements spéculatifs.
Je suis bien conscient que pour vous votre résidence dans la vallée est très souvent un point fort, un point d’ancrage où vous venez vous retrouver en famille, entre amis, je sais bien cette importance. Mais j’ai aussi un problème avec les pouvoirs publics car j’ai beau le dire depuis des années, nous arrivons au bout du bout des négociations possibles ; les ministres qui passent se disent tous d’accord avec moi mais rien ne se passe. Et pourtant je ne demande que l’équité et que notre commune bénéficie du même traitement que celles qui sont officiellement reconnues sous pression foncière et immobilière (Sallanches par exemple). Je devrais d’une part avoir les mêmes droits que celles-ci quand je produis des logements « sociaux » et d’autre part pouvoir jouer avec certains éléments fiscaux, en ayant le droit de récompenser ceux qui jouent le jeu du comportement éco-responsable. La présentation de notre document d’urbanisme, en lien avec les nouveaux PADD et PLU et la réduction des zones constructibles, sera une occasion majeure de demander à bénéficier de mécanismes de rééquilibrage, sans qu’il soit question d’autre chose concernant tels ou tels résidents. Par ailleurs de nouvelles lois ont ouvert la porte à des expérimentations, je suis très intéressé - même si depuis des années on n’a rien vu se passer - par une fiscalité écologique via une tarification incitative (qui existe déjà sur les déchets dans certaines communes de France) ou sur la taxe foncière. Cela serait innovant et affecterait la structure des budgets publics mais si on veut réussir la transition écologique il faut aller beaucoup plus loin ; notre communauté est reconnue comme étant une des plus en avant dans la région mais nous allons devoir accélérer notablement pour atteindre les objectifs. »
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